Peut-on surfer éco-responsable ?

On déplore souvent qu’une activité de nature, telle que le surf, utilise des matériaux polluants : la résine époxy qui entre dans la composition des planches, les matériaux issus de l’industrie pétrochimique que l’on retrouve dans les néoprènes des combinaisons ou encore les leachs et autres produits, souvent fabriqués à l’autre bout du globe.

Or, des initiatives poussent la recherche dans le sens d’un respect de l’environnement. Souvent, il s’agit d’un ou deux individus dans leur garage, d’autres fois d’entreprises disposant d’un budget recherche, mais on constate que mises ensemble, ces avancées technologiques poussent, lentement mais sûrement, l’ensemble de la filière glisse vers une utilisation de matériaux plus respectueux de l’environnement.

La WAX

Les surfeurs l’étalent sur la planche avant chaque session, la wax, elle fond sur nos banquettes et répand dans les flots ses résidus de matières toxiques : or, de petits entrepreneurs locaux tels que Simon et sa Sim Wax en cire d’abeille dans les Landes, ou encore la Greenfix, entreprise implantée à Anglet, proposent une wax 100 % bio !

Le LEACH

Un leach, ça casse, c’est du plastique qui va s’accumuler dans les décharges publiques. Ici, l’alternative qu’a trouvé l’entreprise Kun’Tiqi, basée en Espagne, c’est le recyclage. Elle propose un leach en nylon recyclé et en néoprène.
Entreprise US, le leach Water Tribe utilise quant à lui des bouteilles plastiques recyclées dans sa conception.

La COMBINAISON

La combinaison protège le surfeur du froid, des irritations, des coups mais elle est loin d’être bio. Heureusement, là aussi, quelques initiatives intéressantes. Patagonia, une marque engagée dans le commerce équitable et la recherche en matériaux innovants, a créé une combinaison composée d’hévéa naturel à 100%, la Yulex.

Se pose quand même la question de la monoculture et de ses dérives (déforestation, usage de pesticides) et donc de savoir si le produit est réellement éthique à chaque étape de sa production. Patagonia a donc une démarche raisonnée qui s’appuie sur une certification, le Forest Stewardship Council, qui prend en compte les problématiques sociales et environnementales.

Des marques de surfwear utilisent également du limestone qui implique de creuser des carrières pour en extraire du calcaire. Il faudrait comparer le bilan carbone entre l’usage classique de dérivés du pétrole et celui de ces pierres.

D’autres entreprises émergentes ont poussé un peu plus loin la démarche, tel Soorüz, marque française, et ses combinaisons en poudre de coquille d’huitre, l’oysterprene, technologie dont s’emparent progressivement les grandes marques de néoprène.

La PLANCHE

Là encore, entre la résine époxy hautement volatile, dangereuse pour la santé du glaceur, la fibre de verre et la mousse en polyuréthane, la plupart des planches viennent créer du déchet 100% chimique.
Pourtant, quelques concepteurs d’avant-garde recherchent des solutions pour introduire des éléments biologiques dans la composition des planches, telle l’entreprise Notox à Anglet, avec des planches en fibre de lin ou en liège avec la gamme Korko.

L’entreprise Zeus conçoit des planches de surf, notamment des softboards, conçues à partir de déchets plastique recyclés et a pour objectif de produire des planches de plus en plus vertueuses.

D’autres initiatives voient le jour, cette liste est à enrichir au fil du temps.

Les DERIVES

Encore une fois, le recyclage vient offrir une alternative intéressante : Five Ocean propose ainsi une dérive surf fabriquée à partir de capsules de bouteilles plastique, afin de valoriser les déchets.

On n’est pas encore dans le 100% bio, sauf pour la wax, mais ce petit monde de créatifs pousse dans la bonne direction et inspire l’ensemble des acteurs de la filière glisse.

Parce qu’il est possible de surfer éco-responsable, que les utilisateurs préfèrent acheter du matériel vertueux, les écoles Eco-Safe Surfing consomment éco-responsable et communiquent sur le sujet.

Leachs recyclés, crèmes solaires bio, planches en liège, à chacun son petit geste pour encourager l’initiative des fournisseurs de matériel surf et influencer l’ensemble de la filière glisse.