Formation Surf, part 4 : no communication no future

Isolés comme des Papous !

Le rapport DRJS de 2008* suggérait qu’il était nécessaire de communiquer auprès des moniteurs de surf pour leur faire connaître le nouveau dispositif de formation, articulé autour du BPJEPS. En effet, le constat était alors celui d’un manque criant de connaissance de la part des professionnels enseignants :

 » Seules deux personnes interviewées connaissent en détail le contenu du nouveau dispositif de formation ainsi que les évolutions par rapport au BEES. Autrement dit, une nette majorité n’appréhende pas clairement les changements entre les deux diplômes ainsi que les logiques de suivi de formation (durée des parcours, coût, contenu des unités d’enseignement, etc.).

Certains croient par exemple pouvoir embaucher des stagiaires, d’autres non. Certains pensent que les stagiaires ne peuvent l’être que dans des structures associatives alors que d’autres pensent que le type de structure n’est pas un critère distinctif pour effectuer un stage. Si le fait de savoir qui précisément est dans le faux ou dans le vrai n’est pas important en soi, c’est plutôt le manque de connaissance à l’égard du BPJEPS qui est à noter. Aussi, soit l’information est peu disponible et sa diffusion est confidentielle, soit les responsables de structures ne vont pas « chercher l’information ». Toujours est-il que les employeurs, aux fins d’embauches futures, devraient être bien informés de l’offre de formation. »

Or, en 2018, soit exactement dix ans plus tard, rien n’a évolué, l’enquête Eco-Safe Surfing montre bien, dans ses réponses mais également dans ses questionnements, que le niveau d’ignorance des moniteurs de surf est maximal concernant la formation, son contenu et le système d’attribution des stagiaires.

Extrait du rapport 2008 : « Une plaquette standardisée (type dépliant A4 en trois volets) avec les spécificités de chaque diplôme (coût, durée, lieu de formation, métiers ou fonctions correspondants, VAE…) puis les passerelles existantes entre chacun d’eux serait utile à l’ensemble des responsables de structures pour qui la situation actuelle n’est pas toujours très claire mais aussi pour les surfeurs désireux de valider une formation diplômante.

Cet outil pourrait être diffusé à une large échelle, par exemple dans les ligues, les comités et les clubs de France, comme document annexe à ceux fournis lors de l’acquisition d’une licence, sur les lieux de compétition fédérale, etc. »

Le rapport DRJS 2008 proposait ainsi de diffuser des brochures dans les structures affiliées à la FFS. Selon le rapport Eco-Safe Surfing, les écoles labellisées FFS, en 2018, ne semblent pas mieux informées que les autres. Les seuls moniteurs à bien connaître le dispositif de formation sont ceux qui participent à la formation dans les centres.

« Un document récapitulatif de l’ensemble des diplômes fédéraux (BIF, BAF, BEF) et d’Etat (parcours long et court du BPJEPS, DE, DES) avec :

  • Les spécificités et les finalités de chacun d’entre eux.
  • Les passerelles possibles (en termes d’allègement de formation par exemple).
  • Les ouvertures professionnelles potentielles.
  • Un document type (dépliant ou feuille A4) sous forme de graphique ou de tableau aux fins de lisibilité et d’appropriation par tous (et diffusé massivement dans les structures) serait ici utile.

Enfin, les clubs doivent être mieux soutenus par la fédération, notamment en termes de communication d’après L. Caillet : la réalisation d’une plaquette explicite et claire de l’ensemble des formations (type, lieux, coût, durée, passerelles, etc.) doit être assurée ».

Rappelons que les moniteurs des 70% d’écoles non labellisées FFS ont eux aussi besoin de faire évoluer leur formation, de former et d’accéder à des personnels qualifiés et le terrible constat 2018, c’est qu’ils sont laissés dans le noir complet.

Le questionnaire Eco-Safe Surfing, une bouée à la mer

La démarche de notre association est évolutive. Poser les bonnes questions est malaisé lorsqu’il est même difficile d’obtenir des réponses simples, telles que : avec mon diplôme d’État, à quelles formations puis-je prétendre pour améliorer mon niveau de compétence ?

Aussi, la diffusion des informations sur le site ecosafesurfing.com, que nous collectons au cours de cette enquête, vise avant tout, non pas à porter des jugements, mais à obtenir des réponses pour sortir de notre ignorance. La diffusion de ces éléments sur le site amène d’ores et déjà des réponses individuelles de la part de moniteurs de surf qui nous contactent spontanément. Mises bout à bout, ces réponses permettent de mieux comprendre les dispositifs de formation et de mettre cette information à la disposition de tous.

Par notre démarche, nous espérons également toucher les organismes de formation pour créer un échange, afin d’obtenir des réponses cruciales pour l’avenir de chaque professionnel :

Quel est le contenu du BPJEPS ?

Quelle formation complémentaire après le BPJEPS ou le BEES ?

Être un club affilié dédié à la compétition ouvre-t-il plus de droits à la formation ?

Comment sortir de l’opacité qui entoure le système d’attribution des stagiaires ?

Où aller chercher l’information concernant les stagiaires ?

Prendre en charge la formation d’un stagiaire pour une petite structure, est-ce économiquement viable ?

Quelle alternative à l’embauche d’un ISA en terme de formation en France ?

* DRDJS Aquitaine – Le surf en France. Emplois-employabilité-formations – Rapport final, Mouvens / C.C – C.G / 2008 page 54/178