L’existence indispensable de zones non-réglementées

Diagnostic Eco-Safe Surfing, part 6 : l’existence de zones non-réglementées est indispensable, mais en l’absence de contrôles, elles deviennent une zone de concurrence sauvage

  • La zone non réglementée vient offrir aux écoles, auxquelles on a imposé un zonage restrictif (alors que la mobilité des bancs de sable impose un certain nomadisme à l’activité surf), un espace supplémentaire pour trouver le banc de sable adapté à l’activité.

Cette zone est fréquentée également par les écoles non autorisées en zone réglementée, notamment les écoles étrangères, qui ne sont pas soumises aux mêmes contraintes réglementaires que les Français, et enseignent avec des diplômes au rabais qui leur permettent de casser les prix et de constituer une concurrence déloyale.

En l’absence de contrôles fréquents sur cette population, il est possible à une personne non ou peu qualifiée de proposer des prestations d’enseignement sur le territoire français (à prix cassés), tandis que l’école française doit jongler avec tout un éventail de restrictions, procédures administratives, taxes et encombrement physique de cet espace, ce qui est foncièrement injuste.

Rappelons que cette zone est réglementée dans une tranche horaire limitée, entre 11h et 19h le plus généralement.

  • Il y a des zones non réglementées mais également des périodes non réglementées :

Là aussi, hors période estivale, la majorité ou la totalité du trait de côte n’est plus surveillé, les activités n’y sont plus réglementées par les mairies. Ce qui constituait un atout devient un inconvénient du fait de la saturation du marché.

En effet, tout le territoire côtier devient libre d’accès et non réglementé, les éducateurs surf, en vertu de leur diplôme qualifiant, peuvent laisser libre cours à leur action pédagogique, sans contrainte aucune de zonage imposé. A travers divers rapports, les acteurs du tourisme aquitain encouragent ces écoles à développer leur activité hors saison et attirer ainsi les visiteurs à des périodes où traditionnellement, ils ne venaient pas sur la côte.

Hélas, là encore, la surmultiplication des écoles de surf fait que cette clientèle, moins nombreuse qu’en été, se trouve dispersée dans une myriade d’écoles de surf. Ainsi chaque école, au lieu de développer son activité, est-elle condamnée à vivoter du peu de clients qu’elle parvient à capter, trop d’acteurs se partageant le même gâteau.

Car en plus des écoles légitimées par les autorisations municipales estivales, peuvent exercer sur un espace non réglementé (donc libre d’accès à tous) les moniteurs français non autorisés l’été mais également tous les pseudo-moniteurs européens qui donnent des cours, avec ou sans carte professionnelle, avec ou sans lycra, avec ou sans ISA (diplôme international).

  • L’écueil d’une sur-réglementation

Toutefois, Eco-Safe Surfing met en garde contre la tentation de sur-réglementer les plages : nous avons vu que des portions de plages échappaient à la réglementation des activités nautiques, de la baignade et du surf.

Si cela venait à changer, croyant faire barrage à la concurrence sauvage, les écoles déjà en place risqueraient de s’en trouver pénalisées elles-mêmes : en effet, ces temps et zones non réglementées leur permettent de faire fi des aléas de la météo, des variations de bancs de sable et de l’inconstance d’un milieu naturel qui ne concorde pas toujours avec l’attribution d’une plage à l’exclusion d’une autre.

Dans les activités de nature, il faut voir plus loin que le bout de la saison : en l’espace de quelques jours seulement, les bancs de sable peuvent disparaître et rendre l’enseignement du surf impossible.

Problématique de la multiplication des écoles de surf

Diagnostic Eco-Safe Surfing, part 5 : la problématique de la multiplication du nombre d’écoles de surf

  • Les maires font valoir leur devoir de garantir la sécurité de leurs usagers lorsque, par des arrêtés municipaux, ils tentent de réduire le nombre des écoles de surf présentes l’été sur leurs plages. L’argument avancé : en période estivale, le nombre d’élèves surfeurs, présents dans l’eau, vient rajouter de la pression humaine et augmente les risques d’accidents.

D’où l’importance d’une zone réservée aux baigneurs, à l’exclusion des surfeurs qui se partagent le reste de l’espace.

Les maires également sont attentifs aux conflits d’usage, entre surfeurs, entre surfeurs et baigneurs, entre surfeurs et pêcheurs, entre pêcheurs et baigneurs, entre kite-surfeurs et usagers de la plage, etc.

A titre d’exemple, bien qu’ils ne soient pas autorisés à se baigner hors zone de bain (drapeaux bleus), les baigneurs déplorent parfois la présence de tous ces surfeurs dans cet espace pourtant hors baignade surveillée.

Les free surfeurs (non encadrés) quant à eux pointent du doigt l’encombrement humain des élèves surf, bien que ces derniers soient généralement circonscrits au bord et sur des spots peu attractifs pour le surfeur expert (vagues plus petites).

  • Toutefois, malgré la multiplication du nombre d’écoles de surf, dans les réunions municipales de fin de saison, aucune mention n’est faite d’un nombre accru d’accidents liés à la pratique encadrée du surf en école de surf. Comment expliquer cela sinon par le professionnalisme des écoles et éducateurs de surf : elles utilisent systématiquement depuis dix ans des planches en mousse qui ont grandement limité la dangerosité de la pratique ; dans cet esprit, la sécurité est au premier plan de l’action pédagogique des moniteurs qualifiés.

Par ailleurs, les éducateurs de surf, en s’étalant bien au delà de la zone réglementée, viennent renforcer le dispositif de sécurité officiel composé des surveillants de baignade. Ils signalent et portent assistance aux baigneurs en difficulté et ont eux-aussi un rôle de surveillance (qui découle de l’obligation de porter assistance à toute personne en danger, dès lors qu’on a les qualifications pour le faire, notamment des diplômes de secourisme). Ils communiquent avec les chefs de poste sur les conditions de mer et problématiques liées à la dangerosité de l’océan.

Au lieu d’encourager cet échange tacite, il est parfois regrettable que les surveillants de plage soient cantonnés à un rôle de surveillance des écoles de surf autorisées, plutôt que de partenariat, ce qui eut été plus valorisant pour les deux parties, et surtout plus productif.

  • La deuxième problématique concerne les écoles de surf et leur capacité à mener à bien leur action pédagogique dans des conditions de sécurité optimale : en effet, on peut imaginer qu’au delà d’une certaine quantité de moniteurs et d’élèves de surf sur un espace donné, il puisse devenir impossible de surfer sans se gêner et occasionner des collisions.

La difficulté de cette problématique rejoint celle des mairies : comment réglementer un espace libre d’accès, sans empêcher le libre exercice de l’entreprise, en restant juste et équitable, sans favoriser les monopoles et en préservant la santé et la diversité du tissu social et entrepreneurial ? Ce qui est une des missions de la DDCSPP.

Et comment limiter la création de nouvelles écoles alors que des formations de professeur de surf sont dispensées et des diplômes délivrés dans les centres de formation (FFS, Creps, Ucpa), en dépit de la saturation du marché ? Qui plus est, un marché qui est ouvert aux travailleurs européens avec leur diplôme ISA.

50 % des écoles existantes ont été créées en l’espace de 7 ans seulement, depuis 2010 (enquête du CDTL). On observe en effet un changement de comportement de la part des individus tout juste sortis de formation, dotés du diplômé du BPJEPS, car ils montent à présent directement leur école. Auparavant, le moniteur fraichement diplômé travaillait pour diverses écoles, se faisait une expérience professionnelle solide avant de créer son entreprise. La psychologie de ces jeunes profs a changé : plus le marché se resserre, plus se fait sentir comme une urgence de s’installer, chaque nouveau diplômé représente alors une énième école. On peut parler de Baby Surfschool Boom ! La courbe du taux de natalité des bébés écoles de surf grimpe de manière vertigineuse, si bien que l’écosystème des écoles de surf dans son entier s’en trouve fragilisé.

De plus, l’effet de vase communicant vers les zones où l’économie du surf est moins développée n’a pas lieu, ce sont les zones déjà saturées qui sont les plus concernées par ce phénomène de babysurfchool boom.

Tandis que les centres de formation continuent de former des BPJEPS, le brevet fédéral (qui ne permet pas d’ouvrir sa propre école) n’existe plus, qui eut permis aux écoles de disposer de personnels qualifiés.

Évolution du nombre d’écoles de surf

Diagnostic Eco-Safe Surfing, part 4 : évolution du nombre d’écoles sur la zone, ou « terroir surf », de Capbreton-Hossegor-Seignosse

L’enquête de 2016, du CDT Landes, dénombre 54 écoles réparties sur les 3 communes (Seignosse, qui a la plus longue côte, en comptait alors 23).

En 2017, si l’on comptabilise seulement les écoles autorisées, ce chiffre est passé à 73 écoles. Certaines étant présentes sur plusieurs communes (principe de « terroir surf »), on peut réduire ce chiffre à 65 écoles.

Une partie de ces écoles autorisées dispose d’un local commercial ou d’une concession sur une plage particulière et ne se déplace donc pas toujours sur les communes voisines ; d’autres écoles sont clairement itinérantes.

Toutes ces écoles autorisées, en vertu d’une sélection sur dossier basée sur la compétence et la capacité à assurer une sécurité optimale, travaillent avec le BEES ou le BPJEPS (diplômes d’éducateurs sportifs).

A l’exception d’un gros opérateur allemand, qui bien que ne travaillant avec aucun BEES ou BPJEPS, bénéficie d’une autorisation et vient concurrencer les écoles françaises, soumises à un système strict de sélection sur dossier et d’obligation de diplôme qualifiant (les moniteurs français ne peuvent obtenir de carte Pro avec le diplôme européen ISA, à moins d’avoir travaillé 3 ans à l’étranger, ce qui est pour le moins étrange).

A ce chiffre de 65 écoles viennent s’ajouter : 1. Les écoles françaises nouvellement crées ou qui peinent à obtenir l’autorisation des mairies d’exercer en période estivale dans l’espace réglementé. 2. Les écoles étrangères qui ont obtenu elles-aussi une carte Pro auprès de la DDCSPP, mais sur la base de leur diplôme ISA européen, diplôme 90 fois moins qualifiant que le BPJEPS (si on ramène cela à la durée comparative des deux formations). 3. Les moniteurs irréguliers, principalement étrangers, qui s’improvisent moniteurs, sans carte professionnelle et parfois sans diplôme ou équivalence de diplôme. 4. Les écoles limitrophes qui ne peuvent pas toujours travailler sur leurs plages (aléas des bancs de sable) et sont contraintes de déplacer leur activité.

Aussi, sur le terroir surf de Capbreton-Hossegor-Seignosse, on peut rajouter au minimum 21 écoles ou travailleurs indépendants à celles qui sont autorisées par les mairies. On est donc plus près de 86 écoles sur ces dix kilomètres de côte, en période estivale. Et ce chiffre est une estimation basse car il est difficile de détecter et de contrôler l’activité de ces moniteurs spontanés, sur et hors zone réglementée, et qui s’abritent parfois derrière une certaine mauvaise foi : « Je ne donne pas un cours de surf, je fais du guiding ».

 

La notion de terroir surf

Diagnostic Eco-Safe Surfing, part 3 : la notion de « Terroir Surf »

  • Eco-Safe Surfing met en garde contre un zonage strict de l’activité surf, par plage ou par commune, en vertu des spécificités de cette activité de nature : en effet, le littoral est un espace à la topographie mouvante, soumise à l’érosion et aux aléas de la météo. Une topographie qui ne connaît pas les frontières humaines.

Concernant les communes limitrophes de Capbreton-Hossegor-Seignosse, les surfeurs fréquentent indistinctement les plages de ces 3 communes car ces quelques kilomètres réunissent des topographies et conditions de surf variées. Cette diversité, au gré des changements météo, offre un terrain de jeu incomparable aux surfeurs mais aussi aux baigneurs. Quelles que soient les conditions de mer, surfeurs ou nageurs, novices et confirmés, trouveront toujours une plage correspondant à leur niveau d’expertise (Exemples : plages abritées de Capbreton, plages plus exposées sur Seignosse, vagues pour les experts sur le spot de la Gravière à Hossegor).

  • Plutôt que de circonscrire l’activité à une seule commune, dans le cas de cette zone qui comprend les 3 communes de Capbreton, Hossegor, Seignosse, il conviendrait donc mieux de parler de « Terroir Surf » : d’ailleurs, si chaque école de surf de la zone est implantée sur une commune, elle opère souvent sur les trois, afin de faire profiter sa clientèle de la richesse de ce terroir, dans le souci d’une qualité et d’une sécurité de l’enseignement (endroit le plus sûr selon la météo).

Le Quick Pro France (Championnats du Monde de Surf qui ont lieu sur les meilleurs spots de la planète) reconnaît d’ailleurs l’existence de cette zone de surf puisque l’évènement, au grès des conditions météo et topographiques, peut avoir lieu sur les trois communes de Capbreton, Hossegor ou Seignosse.

Pour conforter encore ce concept de terroir surf, l’enquête réalisée par Swann pour le Conseil Départemental en 2016 identifie également Capbreton-Hossegor-Seignosse comme une zone particulière : la culture surf y est plus développée, de même que les évènements hors saison, ce qui explique qu’un plus grand nombre d’écoles de surf y soit implanté que partout ailleurs dans les Landes.

 

Psychologie du consommateur surfeur et dichotomie de l’offre

Diagnostic Eco-Safe Surfing, part 2 : la psychologie du consommateur surfeur et la dichotomie de l’offre

Le GIP Littoral Aquitain, dans son plan Action Glisse, pointe les objectifs clef pour mettre en adéquation l’offre avec la demande de cette clientèle surf et associée.

Le visiteur est sensible à un aspect essentiel de la côte atlantique : nature et liberté. Ces valeurs qui sont chères aux surfeurs, le visiteur aquitain non surfeur les a également faites siennes.

Ainsi, le GIP encourage l’offre en hébergements de type Surf Camp mais aussi le tourisme durable et l’aménagement des bords de mer en vue de valoriser l’environnement.

Malheureusement, le visiteur se confronte encore parfois à des aménagements qui semblent aller à l’encontre des ces valeurs : destruction des maisons typiques pour les remplacer par des immeubles, bétonnage du bord de mer (au lieu de l’élément sable et végétal), parcmètres qui font fuir la clientèle vers d’autres communes (rappelons que cette clientèle est particulièrement sensible à la notion de liberté et de gratuité de l’espace littoral aquitain), chasse systématique aux véhicules aménagés qui participent pourtant d’une culture surf.

Sur le moyen terme, comment peut-on espérer profiter de l’image du surf et en retirer les bénéfices, tout en niant ce qui en fait toute l’essence, un ensemble de modes, de comportements et d’intérêts, notamment pour la nature et son libre accès. Quelques communes qui ont joué à fond cette carte de la culture surf attirent une clientèle qui déborde largement de la première sphère représentée par le pratiquant surfeur.

Retombées positives liées à l’économie du surf

Retombées positives liées à l’activité des écoles de surf et de l’industrie de la glisse (Part 1 du diagnostic Eco-Safe Surfing)

L’enquête du GIP met bien en évidence que la crise de l’industrie du textile n’a pas fait chuter l’attrait touristique lié au surf, cela pour plusieurs raisons : l’offre s’est recentrée sur le technique et les activités de loisir, autrement dit, la consommation de cours de surf et de matériel spécialisé.

Bien que toutes les enquêtes, publiques ou marketing, pointent les effets positifs de l’image du surf, l’ampleur du phénomène surf et celle surtout de ses retombées économiques ne sont pas toujours reconnues à leur juste valeur. Et pourtant :

  • Une saison étirée :

Sans le surf, pendant la période estivale mais surtout en avant et après-saison, il n’y aurait pas de vie culturelle et de dynamisme économique. C’est ainsi que Hossegor, qui a su jouer la carte surf, peut étirer sa saison touristique tandis que d’autres stations balnéaires voient disparaître leurs visiteurs dès la fin du mois d’août.

Sans la Braderie de Soorts-Hossegor et sans le Quick Pro France, il n’y aurait pas d’arrière saison pour l’économie locale d’avril à octobre.

Sans l’attrait du surf et les écoles de surf, hors saison ou par temps maussade, les bords de mers seraient également désertés à Capbreton, Hossegor, Seignosse et sur l’ensemble du littoral.

  • Une clientèle qui consomme :

On a l’image du surfeur lambda dormant dans un van et autres clichés. Et si quelques-uns voyagent effectivement en van ou en camping-car, le surfeur consomme néanmoins de la restauration, des cours de surf, du textile et du matériel technique à hauteur de 59 € par jour en moyenne (selon l’enquête du GIP). En outre et pour contrebalancer la vision d’un surfeur dormant dans son van, le surfeur dépense en moyenne 16 € par jour pour l’hébergement.

Il convient de rappeler que l’on surfe et voyage de plus en plus en famille, que l’image du surfeur solitaire et vagabond correspond de moins en moins à la réalité (toutes les catégories socioprofessionnelles s’adonnent à la pratique du surf).

  • L’image surf attire aussi des amateurs de surf indirects : on vient voir les surfeurs lorsque fonctionne la grosse vague de La Nord à Hossegor, ou encore les pro à La Gravière lors du Quick Pro France, ou bien observer le spectacle de la mer en furie les weekend hivernaux. On peut alors parler de culture surf car le surfeur est un ambassadeur d’une zone, également auprès des non surfeurs, sa famille, ses amis, son réseau (facebook, etc).

Témoignage :

Boulangerie de la Plage, Capbreton : « A présent, hors saison et même lorsque le temps est couvert, si les vagues font plus de 1m50, cela attire beaucoup de surfeurs à Capbreton et nous faisons un excellent chiffre d’affaire. Par contre, s’il fait beau et que les vagues sont petites, nous ne travaillons pas ».

Le spot de La Nord

Diagnostic des écoles de surf et de leurs problématiques

Les écoles de surf, acteurs prépondérants du tourisme aquitain : un diagnostic réalisé par Eco-Safe Surfing.

Plusieurs enquêtes publiques (ou mandatées auprès du privé) ont été menées pour connaître l’impact du surf sur le tourisme et l’économie régionale ou locale. Chacune de ces enquêtes vient valider le fait, connu et observable, d’une attractivité et d’une fidélisation pour la région, résultant de l’attrait du surf et des valeurs qui gravitent autour.

Le regroupement des écoles de surf Eco-Safe Surfing, de part son expérience du terrain et l’observation d’un territoire réglementé sur une vingtaine d’années (certains moniteurs adhérents font partie des premiers moniteurs historiques), a voulu compiler et compléter les enquêtes déjà existantes sur le sujet et livrer quelques clefs de réflexion et orientations pour le bien commun.

Sources les plus récentes :

Enquête 2016 : L’activité des écoles de surf sur le territoire des Landes, Comité Départemental du Tourisme des Landes, FEL Swann (contact@cdt40.com).

Etude du GIP Littoral Aquitaine, Etat des lieux de l’industrie du surf sur le territoire aquitaine en 2016

Les éléments de ce diagnostic des écoles de surf, par les écoles de surf, seront livrés, en plusieurs chapitres dans le fil des actualités.

Hossegor Surf Pro France

Un guide de gestion régional des écoles de surf

Le GIP Littoral Aquitain, en s’appuyant sur un diagnostic de la filière glisse, est en train créer un modèle commun de gestion des écoles de surf sur toute la côte, sous la forme d’un guide, qui sera mis à la disposition des mairies mais aussi des écoles de surf et des clubs.

Les écoles de surf, sous la pression de la concurrence, de nouvelles taxes et de contraintes réglementaires se font du soucis pour leur avenir. Cette démarche engagée par la région les intéresse d’autant plus qu’ils n’en ont appris l’existence que très tardivement.

Eco-Safe Surfing est donc entré en relation avec le GIP Littoral Aquitain et se propose de vous informer sur l’évolution de ce dossier :

Note de présentation Action Glisse

Etat des lieux filière surf GIP

 

Un prof de surf, qu’est-ce que c’est ?

Un prof de surf sait surfer, mais ce n’est pas suffisant pour en faire un enseignant qualifié.

Il est vrai que la profession souffre d’une confusion malheureuse entre l’acte de surfer et l’activité d’enseignement qui définit l’action du moniteur de surf.

Il n’est pas rare ainsi qu’un élève demande à son professeur pourquoi il n’est pas en train de surfer, ce dernier lui répond qu’il ne peut pas surfer et coacher en même temps, que ce sont deux choses différentes. Demande-t-on à l’entraineur de foot pourquoi il ne participe pas au match ? Le moniteur prend parfois quelques vagues avec ses élèves, lorsqu’il évolue au large avec eux, mais dans la limite du raisonnable.

Comme toute activité de nature, l’enseignement du surf est un exercice ardu qui demande non seulement des qualités pédagogiques mais une compréhension parfaite du milieu océan et de ses variations. On est alors bien loin de l’activité de plagiste !

Aussi, expliquons ce qu’est un professeur de surf en France :

  • Le Brevet d’Etat français ou BPJEPS surf : le diplôme français d’enseignement du surf n’a aucun équivalent dans le monde. Tandis qu’il existe un diplôme international qui requiert une semaine ou deux de stage, le diplôme français exige une formation d’une durée de un an, qui impose l’apprentissage de la réglementation des plages, de la technique du surf, du matériel, de l’histoire de la discipline, de la pédagogie inhérente à l’activité, des gestes de secourisme, accompagnée de tests en situation de surf, d’enseignement, sur la plage, dans l’eau et en salle de classe. Diplôme validé par un examen.
  • L’ère de l’uberisation : lorsqu’un cours de surf est proposé à un prix très en dessous du marché, il convient de s’interroger sur ce que l’on achète. Ce sera un pseudo-cours de surf avec un enseignant sous-qualifié, voire sans qualification, ou dans une école usine qui se soucie plus de profit que de qualité, ce qui pose des problèmes en terme de sécurité de la pratique et engendre des prestations médiocres. Un cours de surf au prix de la pizza, c’est un cours au rabais. L’élève, en cherchant le cours le moins cher possible passe à côté d’une belle expérience avec un professeur qualifié et expérimenté.
  • La réglementation du surf : dans beaucoup de pays, elle est quasi inexistante et conduit à des pratiques parfois dangereuses. Prof de surf devient un boulot d’étudiant , il n’existe pas de limite du nombre d’élèves par moniteur ni d’obligation de diplôme, la qualité des cours s’en ressent forcément.

En France au contraire, l’activité est très réglementée avec une limite de 8 élèves maximum par professeur, des contrôles pour vérifier la validité des diplômes professionnels, l’équipement des moniteurs, des brevets de secourisme mis à jour régulièrement, une obligation d’assurance et des demandes d’autorisation à effectuer auprès des mairies.

  • Réglementation à deux vitesses : ces profs venus des pays limitrophes, moins qualifiés, sous-formés, s’attaquent au marché français en proposant des prestations au rabais, ce qui inquiète la profession. Soumis à moins de pression, notamment fiscale et réglementaire, que leurs confrères français, en cassant les prix, ils tirent la filière vers le bas et poussent l’ensemble des écoles de surf à embaucher des enseignants moins coûteux car moins qualifiés. A quand le : « Une deuxième pizza achetée, un cours de surf offert ? ».

Quelques indices pour vérifier que vous êtes dans une école de surf répondant aux standards de qualité minimums :

Les professeurs possèdent-ils le Brevet d’Etat ou Brevet Professionnel de surf ? En principe, ils ont toujours une photocopie de leur diplôme et de leur carte professionnelle dans leur sac à dos ou sur les murs de leur école.

Combien y a-t-il d’élèves dans le groupe, plus de 8, ce n’est pas légal.

Les cours de surf ont lieu toute la journée, sans tenir compte des horaires de marée : pourtant, la marée haute est rarement propice à l’apprentissage des débutants.

Certaines écoles possèdent en outre un label ou une charte de qualité, telle que la charte Eco-Safe Surfing !

Ensuite, tout est question de feeling avec l’enseignant : en effet, chaque moniteur de surf a développé au fil des ans sa propre pédagogie, ses petites astuces pour rendre plus accessible l’apprentissage du surf et de l’océan.

Surf, matos et sécurité

Malgré la multiplication du nombre de pratiquants, l’apprentissage du surf, encadré par un moniteur qualifié, se fait dans des conditions de sécurité qui restent optimales.

Tout d’abord, le matériel de surf a su s’adapter : la plupart des écoles de surf utilisent à présent des planches en mousse qui rendent les chocs avec la planche beaucoup moins douloureux qu’avec une planche standard en matière rigide, de type résine ou plastique dur. De nouveaux matériaux tels que le liège absorbent également les coups, tout en conservant des propriétés techniques intéressantes.

Les écoles de surf sont les premiers promoteurs d’un usage qui tend à se généraliser du fait de l’accroissement du nombre de surfeurs et donc de la dangerosité de la pratique. Les planches en mousse, qui étaient à l’origine façonnées de manière un peu grossière, se rapprochent de plus en plus de la planche classique en résine : la qualité des revêtements, la densité de la mousse, la forme de la planche permettent à présent au surfeur expérimenté de trouver du plaisir à surfer une planche à revêtement souple.

La réglementation impose aux écoles d’équiper leurs élèves de combinaisons de surf, leurs propriétés de flottabilité sécurisent le pratiquant, elles protègent également des irritations, des coups et du froid.

Le leach est le nom que l’on donne au cordon qui relie le surfeur à sa planche. Ainsi, en cas de chute, le pratiquant ne perd pas sa planche, ce qui garantit sa sécurité mais également celle des autres, qui pourraient être heurtés par une planche en perdition.

Le port du lycra par les élèves de surf est également obligatoire, cela permet une meilleure efficacité pédagogique mais aussi une surveillance plus facile des élèves par leur moniteur, en les distinguant des autres surfeurs, parfois nombreux, sur un spot de surf.

Les dérives, qui équipent les planches de surf école, sont également souples afin de limiter les risques de coupure. Là aussi, la recherche joue un rôle dans l’amélioration de la qualité mais aussi de la sécurité du matériel. Ainsi existent des dérives performantes à bord non tranchant, encore peu démocratisées, et qui offrent au surfeur confirmé des qualités techniques comparables à celles obtenues avec des dérives dures classiques. Ainsi, la dérive FYN, made in France, qui affirme qu’un bord tranchant n’améliore en rien la glisse et qu’une dérive à bord souple est tout à fait compatible avec un surf optimisé.